Le Massif du Mézenc compte une douzaine de tourbières, généralement d’étendue assez réduite. Ce sont des tourbières formées par diverses espèces de sphaignes, qui sont des mousses produisant la Tourbe, (tourbières hautes ou tourbières à sphaignes) et qui renferment, outre les Sphaignes qui sont dominantes, une flore très particulière, inféodée à ces milieux, flore rare et souvent protégée, telle la plus connue la Drosera, mais aussi les linaigrettes, le Comaret des marais et la Ményanthe ou trèfle d’eau, l’Angélique des Pyrénées la gentiane pulmonaire, ainsi que de nombreux Carex à tige triangulaire, appartenant à la famille des Cypéracées. A côté de ces tourbières souvent malmenées par des drainages ; se rencontre des prairies tourbeuses, en tête de vallon et dans des zones déprimées.
Le Bouleau pubescent
Le bouleau pubescent Betula pubescens Ehrh., appartient avec les Aulnes, les Noisetiers, les Charmes et le Charmes-houblon, à la famille des bétulacées. Petit arbre des tourbières et landes humides, il se distingue du bouleau verruqueux (arbre qui peut fréquenter les mêmes milieux), par sa taille moins élevée et par ses feuilles plus arrondies, pubescentes dans leur jeunesse et couvertes à la face inférieure de poils groupés aux points d’insertion des nervures secondaires. Jeunes rameaux souvent pubescents non couverts de petites verrues. Fleurs groupées en chatons denses. Présent dans toute la France, souvent confondu avec Betula pendula Roth. Le bouleau verruqueux.
La Laiche dioïque
Petite plante passant souvent inaperçue, la laiche dioïque : Carex dioica L., appartient à la famille des cypéracées; sa tige de 5 à 30 cm. est ronde (contrairement aux autres carex ou elles sont de section triangulaire), lisse. Feuilles fines et courtes partant de la base; ses épis mâles et femelles sont disposés sur des pieds séparés, le mâle solitaire brun clair, mince et allongé ; le femelle plus large, ovoïde. Utricule (fleur réduite des carex terminée par un bec d’où sortent deux stigmates et protégée par une écaille) à sommet arrondi. Plante des tourbières de pente et bas marais, du Jura, alpes, Massif Central et Pyrénées, également cité en Normandie. Exceptionnel dans le massif du Mézenc.
La Droséra à feuilles rondes
Plante carnivore, caractéristique des tourbières, la Droséra à feuilles rondes, Drosera rotundifolia L., est une modeste plante à tige généralement non ramifiée, de 5 à 20 cm. Elle est surtout remarquable par ses feuilles rondes disposées en rosette basale, d’un vert jaunâtre, longuement pétiolées, toutes couvertes de cils glanduleux rouges produisant un suc collant. Ces cils mobiles servent à rabattre de petites proies sur la feuille ou elles seront digérées, apportant à la plante certains nutriments qui lui sont nécessaires et qui sont absents du milieu où elle pousse. Ses fleurs blanches à cinq pétales sont disposées en grappe. Présente dans presque toute la France, mais devenant rare en plaine en raison de la destruction des zones humides. Plante protégée au niveau national, ainsi que les deux autres espèces de ce genre, (espèces inconnues sur le massif du Mézenc).
La Linaigrette à feuilles étroites
Les linaigrettes sont des plantes appartenant à la famille des Cypéracées. Elles ne se remarquent dans les prairies humides ou les tourbières qu’à l’époque de leur fructification, en effet leur fruit un akène, est entouré de longues et nombreuses soies blanches brillantes, qui les signalent de loin. La linaigrette à feuilles étroites : Eriophorum angustifolium Honck. Possède une tige atteignant 60 cm, terminée par une ombelle de 3 à 6 épis penchés après la floraison, portés par des pédicelles inégaux, lisses. Soies longues d’environ 3 – 4 cm. Plante présente dans une grande partie de la France sauf les plaines méditerranéennes, surtout en Montagne, se raréfiant en plaine.
La linaigrette engainée
Autre espèce de Linaigrette, la linaigrette engainée : Eriophorum vaginatum L. ne possède qu’un seul épis terminal à soies très nombreuses de 2 à 3 cm de long à la fructification, formant une boulle blanche au sommet d’une longue tige grêle à trois angles au sommet (trigone). Plante de 30 à 80 cm.de hauteur, munie au dessus de la base d’une gaine renflée, terminée par une pointe aigüe. Feuilles radicales nombreuses, étroites, raides et rudes sur les bords. Plante des tourbières acides où elle forme des touffes compactes ou touradons, Présente des Ardennes aux Pyrénées, en Bretagne et Normandie, Très rare en plaine suite à la disparition de ses biotopes, rare dans la région du Mézenc.
Le Jonc des Alpes
D’une taille de 15 à 40 cm, Le jonc des alpes: Juncus alpinoarticulatus Chaix, est une plante à souche rhizomateuse émettant des tiges espacées. Ses feuilles sont noueuses, cloisonnées, ( passer une feuille entre deux doigts) cylindriques et ses fleurs sont d’un brun noirâtre à tépales externes obtus. Ces dernières sont peu nombreuses, à divisions groupées en une dizaine de glomérules au maximum. Cette plante se rencontre dans les tourbières, lieux marécageux, et les suintements d’altitude. Plante présente dans les montagnes des Vosges aux Pyrénées. Espèce pouvant être confondue avec le Jonc articulé: Juncus articulatus L. généralement plus élevé et à fleurs présentant des tépales externes plus aigus .
Le Ligulaire de Sibérie
La Ligulaire de Sibérie : Ligularia sibirica (L.)Cass., plante relictuelle des glaciations, est une grande Astéracée des marais, tourbières, et bords de ruisseaux. Plante atteignant 1, 50 m. elle possède une tige robuste dressée portant de nombreuses feuilles, celles de la base sont larges, longuement pétiolées, profondément découpées en cœur à la base, entières ou dentées; celles de la tige plus petites sont sessiles. Inflorescence composée de nombreux capitules disposés en longue grappe au sommet de la tige ; fleurs toutes jaunes celles du centre tubulaires, celles de la circonférence ligulées. Plante eurosibérienne d’origine asiatique très rare dans notre pays elle se rencontre en France en Côte d’Or, Ardèche, Haute Loire (régions du Mézenc) Monts d’Auvergne et Aubrac, où elle possède de belles stations, et dans les Pyrénées Orientale (région du Capcir).
La Pédiculaire des marais
Anciennement classées dans la famille des Scrophulariacées, les pédiculaires sont actuellement classées (avec comme elle de nombreux genres semi-parasites de la même famille) dans celle des Orobanchacées. La pédiculaire des marais : Pedicularis palustris L. est une plante atteignant 50 cm, à tige dressée, à rameaux grêles ; à nombreuses feuilles formées de segments incises-dentés (= pennatiséquées). Fleurs roses à calice poilu et lobes glabres, corolle à deux lèvres presque égales , la supérieure étalée proche de l’horizontale. Plante rare dans tout le pays, plus fréquente en montagne, en voie de disparition en plaine en raison de la disparition de ses biotopes.
La Pédiculaire des forêts
La pédiculaire des forêts Pédicularis sylvatica L., récemment attribué à la famille des orobanchacées est une plante de taille modeste ramifiée dès la base avec une tige centrale de 10 à 20 cm, dressée et de nombreuses tiges latérales d’abord étalées sur le sol puis se redressant au sommet. Feuilles nombreuses, très découpées, à segments crénelés dentés. Fleurs roses disposées en grappe feuillée ; calice glabre ; corole à deux lèvres, la supérieure dressée verticalement formant un angle presque droit avec la lèvre inférieure. Plante surtout présente en Bretagne, Massif Central et Pyrénées plus rare dans l’est (Alpes); en régression dans les plaines. Elle se rencontre également dans les prairies tourbeuses et les landes humides.
Le Saule rampant
Petit arbuste peu élevé, le saule rampant: Salix repens L., se rencontre dans les tourbières et landes humides ; sous-arbrisseau possédant une tige rampante plus ou moins enterrée, à jeunes rameaux pubescents, effilés, couchés ou redressés portant de petites feuilles ovales ou oblongues-lancéolées, soyeuses, argentées en dessous, à bord légèrement enroulé. Chatons précoces naissant avant ou avec les feuilles, petits, ovoïdes ou oblongs, presque sessiles. Présent dans une grande partie de la France surtout en zone montagneuse.
La Comaret des marais
Le Comaret des marais: Comarum palustre L., une Rosacée proches des potentilles (synonyme: Potentilla palustris), possède de longs rhizomes prolongés par des tiges ascendantes de 20 à 60 cm feuillées. Feuilles pétiolées, divisées en cinq ou sept folioles fortement dentées. Fleurs composées d’un calice formé de cinq grands sépales persistants, d’un rouge pourpre ; terminés par une pointe aiguë, et doublé à sa base par un autre petit calice (ou calicule) . Corole à 5 petits pétales deux à trois fois plus courts que les sépales. Le fruit, évoquant l’aspect d’une fraise est entouré par les sépales rabattus sur lui. Plante présente surtout en montagne (sauf en Corse) en Bretagne, en forte régression en plaine.
L’Angélique des Pyrénées
L’Angélique des Pyrénées: Epikeros pyrenaeus (L.) Raf. (Synonyme Angelica pyrénaica (L.) Spreng.) est une plante de la famille des Apiacées (= Ombellifères). D’une taille ne dépassant pas 60 cm, cette plante d’une couleur un peu glauque possède une tige simple ou peu ramifiée, creuse, et porte des feuilles peu nombreuses deux ou trois fois divisées en lobes étroits. Ombelle à rayons très inégaux, peu nombreux, ombellules denses à fleurs jaunâtres ou rougeâtres. Plante des prairies tourbeuses et tourbières dans les Vosges le Massif Central et les Pyrénées.
L’Epipactis des marais
Orchidée rare des bas marais et prairies très humides l’Epipactis des marais: Epipactis palustris (L.) Crantz est une plante de 20 à 60 cm. Ses feuilles assez grandes sont lancéolées, la tige pubescente au sommet porte dans le haut une grappe de fleurs penchées. Fleurs formées de trois sépales vert-grisâtre à l’extérieur, plus ou moins rouge-pourpre à l’intérieur et de deux pétales supérieurs plus petits que les sépales, blancs rayés de pourpre et un labelle (ou pétale du bas) blanc, étranglé au milieu, avec une tache jaune, et rayé de pourpre à sa base. Plante présente dans une grande partie de la France, très rare dans la région du Mézenc.
La Gentiane pulmonaire
La gentiane pulmonaire: Gentiana pneumonanthe L., à grandes fleurs d’un beau bleu foncé se rencontre dans les bas marais, les landes, et prairies marécageuses ou elle se repère de loin. Tiges atteignant 50 cm, dressées ou ascendantes à feuilles lancéolées ou lancéolées-linéaires à une seule forte nervure centrale, portant de 1 à 7 fleurs pédonculées. Calice tubuleux vert à lobes linéaires, corole tubuleuse à cinq lobes ovales-aigus. Présente dans une grande partie du Pays, mais se raréfiant en plaine.
Le Jonc buleux
Jonc des endroits inondés, bas marais, bords des mares voir dans les fossés très humides, parfois submergé; le jonc bulbeux: Juncus bulbosus L., ne dépasse que rarement 20 cm en stations exondées (1 mètre si immergé) formant des touffes. Il doit son nom à sa souche renflée, en forme de bulbe d’où partent de nombreuses tiges et feuilles filiformes dressées ou étalées; feuilles à peine cloisonnées intérieurement (faires glisser une feuille entre deux doigts). Fleurs à 6 tépales verts devenant bruns à maturité; elles sont groupées en un ou plusieurs glomérules présentant souvent des pousses feuillées vivipares. Plante présente dans une grande partie de la France surtout sur des terrains siliceux.
Le Jonc filiforme
Le jonc filiforme: Juncus filiformis L.: de la famille des joncacées, possède un long rhizome qui produit de nombreuses tiges rapprochées les unes des autres, d’une hauteur d’environ 50 cm au maximum, très fines, nues, sauf à la base où des feuilles réduites à des gaines entourent la tige. L’inflorescence peu dense, comporte de 3 à 8 fleurs, etse situe vers la moitié de la tige. Le périanthe comporte 6 divisions (tépales) vertes ou brunes, lancéolées-aigües. Le fruit est une capsule roussâtre presque globuleuse. Plante présente dans les Vosges, les Alpes, le Massif Central et les Pyrénées.
La Ményanthe trifolié
Le Ményanthe trifolié : Menyanthes trifoliata L. dont le nom à servi à définir la famille des Menyanthacées, doit son nom vernaculaire de trèfle d’eau à ses grandes feuilles émergeant au dessus de l’eau à trois folioles ovales obtuses, portées par un long pétiole, Ces feuilles naissent d’une souche allongée et rampante ainsi que la tige nue, longue de 20 à 30 cm portant au sommet une grappe de fleurs à corole blanche (ou d’un blanc-rosé en bouton), à 5 lobes bordés par de longs cils. C’est une plante aquatique du pourtour de zones d’eau libre, dans les marais ou les tourbières, elle est présente dans une grande partie de la France, mais surtout fréquente en montagne.
La Parnassie des marais
Dans les marais, tourbières et landes tourbeuses, on rencontre en fin d’été et en début d’automne, la Parnassie des marais : Parnassia palustris L., une jolie petite plante de 10 à 30 cm à tige droite terminée par une seule fleur. Presque toutes les feuilles sont disposées à la base de la tige, elles sont ovales en cœur et longuement pétiolées; une seule feuille, caulinaire sessile et embrassante, est située en dessous du milieu de la tige. Fleur à 5 sépales verts et 5 pétales blancs rayés de veines translucides. Les 5 étamines alternent avec 5 lames terminées par une dizaine de longs cils jaunes munis d’une glande ronde au sommet. Autrefois incluse dans la famille des Parnassiacées cette plante est aujourd’hui attribuée à celle des Celastracées. Plante présente dans une grande partie de la France surtout dans les montagnes ; en voie de disparition en plaine.
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