ÉDITORIAL DU PRINTEMPS 2021

Les printemps de la Covid se suivent… Celui-ci, jusqu’à présent, est froid, et propice au confinement résigné.

Or quand on est confiné on a le temps de lire la presse, et on n’y trouve pas que de bonnes nouvelles. Ainsi apprend-on avec consternation que le Conseil d’Etat vient de valider, le 15 avril dernier,  la construction dans le Morbihan d’un parc de 16 éoliennes de 185 m de hauteur sur une parcelle de 331 hectares située dans la forêt de Lanouée, deuxième massif forestier de Bretagne. Les 66 espèces protégées qu’abrite cette forêt, la SPEEF (société pour la protection des paysages et de l’esthétique de la France), l’association Bretagne Vivante, les riverains… l’écologie elle-même n’ont rien pesé dans la balance de la plus haute instance administrative de France face à la filiale du canadien Boralex soutenue par le lobby éolien européen et à ses éoliennes importées de Chine ou d’ailleurs, abritées derrière le dogme de la « transition énergétique ».

Certes il y a aussi la très bonne nouvelle -et on ne peut que s’en réjouir- du jugement rendu par le tribunal administratif de Clermont-Ferrand le 8 avril dernier, qui confirme le rejet par le préfet de la Haute-Loire de la demande de construction de 5 aérogénérateurs sur la commune des Vastres. C’est une victoire pour les défenseurs des paysages du Mézenc, l’APPEM et les riverains venus en appui de la décision du préfet. Mais on ne peut ignorer le très mauvais signe envoyé une semaine plus tard par la décision du Conseil d’Etat concernant la forêt bretonne. Car dans ce cas aussi, en première instance, le tribunal administratif, de Rennes en l’occurrence, avait annulé le permis de construire… Les appels successifs l’ont rétabli.

Raison supplémentaire de rester mobilisés pour protéger nos paysages.

Et mobilisés, nous le sommes : rencontres avec les élus, aide aux riverains menacés par de nouveaux projets éoliens dans la montagne ardéchoise où la situation est extrêmement tendue, participation active au processus menant à la labellisation Grand Site de France pour le massif Mézenc-Gerbier etc. Notre action est reconnue, comme le prouvent notre habilitation, renouvelée en juin dernier, à participer au débat sur l’environnement dans le cadre des instances consultatives départementales et l’admission par le tribunal administratif de Clermont-Ferrand de notre intervention en défense de la décision du préfet concernant les Vastres.

Pour pouvoir continuer à défendre efficacement les paysages exceptionnels du Mézenc l’APPEM a besoin de vous, chers lecteurs : renouvelez votre adhésion ou adhérez !

Chouette de Tengmalm

Photo de Franck Castagnol